La crise des gilets jaunes
Qui que vous soyez, si vous habitiez en France, durant les 6 derniers mois, alors vous n'êtes pas passé à côté du mouvement des gilets jaunes. Concrètement, je parle d'un mouvement social et, disons-le politique qui a démarré autour de novembre 2018. Vous n'avez pas non plus raté les manifestants, car ils portaient des gilets jaunes fluorescents, d'où le nom du mouvement. Si les causes étaient multiples et complexes, ce mouvement a surtout été un révélateur du faussé de plus en plus large, entre le peuple (peu importe ce que recouvre cette réalité) et ses dirigeants.
Les ronds-points de la colère
En fait, tout est parti de l'augmentation de la taxe sur les carburants, mais s'est rapidement étendu à des revendications plus larges : le coût de la vie, les inégalités économiques, les taxes et impôts, ainsi que des demandes de réformes démocratiques. Certaines manifestations étaient plutôt pacifiques et bon enfant, notamment autour des ronds-points. Mais à l'inverse, d'autres furent violentes, avec des affrontements contre la police et des dégradations de biens publics. Par exemple, à l'arc de triomphe de Paris. Le mouvement des gilets jaunes a duré (dure encore ?) depuis plusieurs mois et pourtant je reste incapable d'en préciser une direction claire et je condamne fermement la violence qui a parfois accompagné les manifestations.
Les enjeux complexes de la crise des gilets jaunes
La crise des gilets jaunes est née de plusieurs enjeux complexes, notamment :
La hausse des prix du carburant : La mèche qui a allumé la crise des gilets jaunes était la hausse des prix des carburants, avec l'arrivée de la taxe intérieure sur la consommation des produits énergétiques (TICPE) par le gouvernement dans le but de favoriser la transition énergétique et de lutter contre le changement climatique.
Les inégalités socio-économiques : Les gilets jaunes protestaient également contre les inégalités socio-économiques croissantes, qui ont conduit à une marginalisation de certaines parties de la population, en particulier dans les zones rurales et les banlieues.
La politique fiscale : Les manifestants ont souvent critiqué la politique fiscale qu'ils considèrent comme favorisant les riches et les grandes entreprises, tout en augmentant les impôts et les taxes pour les classes moyennes et les travailleurs.
La représentativité politique : Les gilets jaunes ont enfin exprimé leur mécontentement envers la classe politique française, considérée comme déconnectée de la réalité et ne représentant pas les intérêts de la population.
L'analyse des causes profondes
Je pense qu'il faudra du temps pour analyser les causes et les impacts de cette crise. Pour autant, je peux déjà en lister quelques-unes qui me semblent évidentes :
La fracture sociale et territoriale : La crise des gilets jaunes est la manifestation d'une fracture sociale et territoriale croissante, où certaines parties de la population se sentent abandonnées et exclues des bénéfices de la croissance économique.
La crise de la représentativité politique : La crise des gilets jaunes a également mis en évidence une crise de la représentativité politique, où de nombreux citoyens ne se sentent plus représentés par les partis politiques traditionnels et les dirigeants politiques.
Solutions concrètes pour améliorer la situation
Pour répondre aux gilets jaunes, le gouvernement a lancé sa solution, le grand débat. J'ignore ce qu'il en sortira, de réellement concret ni si ces solutions seront de nature à apaiser durablement les tensions mises à jour par le mouvement des gilets jaunes. Je me contenterais ici modestement de dire ce que je pense utile pour panser les plaies :
Pour répondre à la crise de la représentativité politique, il est nécessaire de renforcer la participation citoyenne et la démocratie participative, en impliquant davantage les citoyens dans les prises de décision politiques, notamment au niveau local.
Pour réduire les inégalités socio-économiques, il est nécessaire de mettre en place des politiques sociales ambitieuses, telles que la lutte contre la pauvreté, l'accès à l'éducation et à la formation, l'accès à des emplois de qualité, et des mesures de soutien aux territoires ruraux et aux banlieues.
Pour répondre aux critiques de la politique fiscale, il est nécessaire de repenser le système fiscal français, en renforçant la progressivité de l'impôt et en luttant contre l'évasion fiscale des grandes entreprises.
Pour répondre aux défis environnementaux, il est nécessaire d'accélérer la transition énergétique, tout en accompagnant les citoyens et les entreprises dans cette transition. Cela peut se faire à travers des politiques publiques ambitieuses pour encourager les énergies renouvelables, la rénovation énergétique des bâtiments et des mesures incitatives pour encourager l'usage des transports propres.