Les élections régionales, un an plus tard
Les élections régionales de 2021 en France ont eu lieu en juin de cette année, après avoir été reportées d'un an en raison de la pandémie de COVID-19. Ces élections ont été très suivies, car elles constituent un baromètre intéressant de l'état de l'opinion publique, 1 an avant les prochaines élections présidentielles.
État des lieux avant les élections
Avant ces élections, la situation politique dans les 13 régions métropolitaines ainsi que les 5 Ultramarines était assez fragmentée. En particulier, plusieurs partis avaient une présence significative dans différentes régions, mais aucune force politique n'était clairement dominante au niveau national :
Les Républicains et le Parti Socialiste se partageaient les présidences de la majorité des régions. Seuls l'UDI et les partis régionalistes comme en Corse venaient nuancer ce constat.
Le Rassemblement National était présent dans plusieurs conseils régionaux, notamment en Provence-Alpes-Côte d'Azur, mais n'en dirigeait aucun. La République En Marche (LREM), qui venait de remporter la présidentielle en 2017, cherchait à établir une présence dans les régions.
La situation après les élections
Le grand enseignement de ces élections, c'est le retour victorieux du clivage politique traditionnel en France : Les Républicains et le Parti Socialiste se partagent l'essentiel des régions. Mieux, la carte des régions de France en 2021 est quasiment la même qu'en 2015. Un comble après l'élection de Macron qui prônait précisément le dépassement du clivage : gauche droite. Ces élections ont également confirmé la montée en puissance de certaines personnalités de droite, telles que Xavier Bertrand et Valérie Pécresse, qui ont remporté les régions respectives des Hauts-de-France et de l'Île-de-France.
Le Rassemblement National, bien qu'ayant progressé dans certaines régions, n'a remporté aucune région. Quant à La République En Marche, ses résultats ont été très décevants. Le parti n'a remporté aucune région et n'a même pas réussi à se qualifier pour le second tour dans certaines régions.
L'analyse de l'échec de LREM
De mon point de vue, plusieurs raisons peuvent expliquer l'échec de LREM a s'implanter dans les régions malgré sa victoire à la présidentielle :
La nouveauté : LREM est un parti politique relativement nouveau, fondé en 2016, et il n'a pas encore eu le temps d'établir une présence forte et enracinée dans les régions. Contrairement aux autres partis politiques qui ont des décennies d'histoire et de structures organisationnelles bien établies, LREM n'a pas encore eu le temps de construire des réseaux solides à travers le pays.
Une identité floue : LREM a été fondé en grande partie en tant que mouvement politique de soutien au président Macron. Cependant, ce lien avec le président est devenu plus flou au fil du temps, et LREM n'a pas réussi à établir une identité politique claire au-delà de sa relation avec le président.
Le manque de relais locaux : LREM reste un parti davantage centré sur Paris et les cercles de pouvoir nationaux. On l'a vu ils ont eu de grandes difficultés à mobiliser des militants locaux pour soutenir leurs candidats.
Pour autant, le dépassement des clivages politiques traditionnels a-t-il vécu ? Il est trop tôt pour le dire. Rendez-vous dans un peu moins d'un an, pour la Présidentielle.