La guerre en Ukraine

Est-ce le retour de LA guerre en Europe ? C'est la question que je me suis posée le 24 février dernier suite aux bombardements russes sur l'Ukraine. De fait, comme une part importante d'entre vous, je n'ai jamais vraiment connu la guerre. Bien sûr, il y a eu la guerre en Yougoslavie, mais j'étais enfant et ça me semblait loin. Puis il y a eu les attentats de Paris ou ceux de Nice, mais c'étaient des attaques, ce n'était pas la guerre. Là ce qui a changé, c'est que j'ai eu le sentiment d'être passé pas loin d'une guerre mondiale sachant que dans ce cas, l'issue aurait été 100% fatale pour tous, du fait des armes nucléaires en présence.

De quoi parle-t-on ?

Je parle de l'invasion russe en Ukraine démarrée le 24 février 2022. Si initialement, la Russie a tenté de minorer son importance en la qualifiant d'opération spéciale pour la dénazification de l'Ukraine. Depuis, tous, y compris le Président russe Vladimir Poutine, parlent bien de guerre. En réalité, cette guerre a démarré par l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014. Elle s'est poursuivie par le conflit dans le Donbass. Et désormais, depuis février, concerne toute l'Ukraine. À ce stade, il est difficile d'avoir une estimation fiable des pertes civiles et militaires. Mais les USA avancent le chiffre de 100 000 morts et blessés tous camps confondus.

Pourquoi cette guerre ?

Pour moi, les responsabilités sur cette situation sont, à des degrés divers, à aller chercher à 2 niveaux :

• Côté Russe : cette guerre n'a qu'un seul but, contraindre l'Ukraine ainsi que ses alliés (USA, France, Royaume-Uni, Allemagne, Pologne, etc.) à exécuter et à se soumettre à la volonté d'un homme : Vladimir Poutine. Si les moyens utilisés sont en partie modernes (drones, missiles hypersoniques Kinjal, etc.), les motivations restent bassement triviales.
• Du côté des alliés de l'Ukraine : Cette guerre est la conséquence de la passivité des démocraties occidentales face aux provocations de Poutine. En effet, les signes avant-coureurs étaient nombreux : assassinats d'opposants politiques en Russie, crimes de guerre en Syrie, annexion de la Crimée d'Ukraine, etc. Je pense que plus de fermeté plus tôt, aurait permis de démontrer notre détermination et peut-être de limiter les actions belliqueuses.

Quels enseignements en tirer ?

Pour commencer, les USA restent les gendarmes du monde. Dans le cadre de ce conflit, les USA sont de loin ceux qui financent et fournissent le plus d'armes à l'Ukraine. À ce stade, on estime l'investissement militaire américain à 30 milliards de dollars. Ce faisant, ils font une double bonne opération. D'une part, ils mettent un coup de frein aux envies d'expansion de Poutine, ce qui ne sera jamais une petite victoire. D'autre part, l'Ukraine est une formidable vitrine commerciale pour les USA qui s'assurent de futures commandes de chars, missiles, avions, etc. Des pays de l'OTAN, mais même au-delà. Un moyen comme un autre de rentabiliser ses efforts.

Ensuite, la France a longtemps eu du mal à se doter d'une doctrine claire. Ainsi au début de la guerre, la France voulait se poser en médiateur et ne fournissait que des équipements défensifs. Depuis l'été est passé par là, Macron a été réélu et le discours semble plus franc. Nous sommes bien au côté de l'Ukraine contre la Russie et nous fournissons des canons Caesar qui servent aussi à attaquer. Pour autant, la France, membre permanent du conseil de sécurité de l'ONU, n'arrive qu'en 10e position du classement des fournisseurs d'armes à l'Ukraine. Derrière, le Royaume-Uni, l'Allemagne et même la Pologne. L'explication ? Probablement un défaut de planification des moyens militaires pour assurer la sécurité du pays. Conséquence, la France n'a pas les stocks suffisants pour contribuer à la hauteur de son prestige à l'effort de guerre pour l'Ukraine.

Enfin, cette guerre a obligé les membres de l'UE à coordonner une partie de leurs efforts de guerre. Cela prouve qu'une Europe de la défense est possible et même souhaitable pour ne pas dépendre uniquement des USA.