bilan de l'année 2007

bilan de l'année 2007

Dotmyself est un site qui je l'espère se dévoile comme éclectique, précisément par la variété des domaines embrassés (e.g. politique, économie, écologie, social, informatique ...). C'est pourquoi faire un bilan sur ce blog n'est pas aisé dans la mesure où ce bilan devrait restituer cette diversité. Tant pis, je me lance et je fais mon bilan de 2007. Je précise d'emblée que les points que je mets en lumière dans ce billet ne sont pas nécessairement les points les plus marquants de l'année 2007. Même pour moi. Je pense par exemple que la mort de Benazir Bhutto est bien plus grave que la sortie de Mac OS X 10.5. Simplement je vais rester cohérent avec l'esprit du blog et je me bornerai aux thèmes que j'aborde d'habitude. De plus, je vais tenter d'éviter un bilan plat, celui qui se contente d'énumérer une série d'épisodes. Au contraire, je m'efforcerai de mettre en perspective tous les items abordés.

Politique

Oui l'année 2007 a été très politique et je vous fais une confidence, 2012 le sera aussi. Je m'explique : Ceux qui apprécient les bons films au cinéma, savent que deux ingrédients sont indispensables à la fabrication d'un bon cru : l'intrigue et la distribution.

Commençons par l'intrigue, la réflexion qui a été menée pendant la dernière cohabitation : Chirac vs Jospin, a conduit à raccourcir le mandat présidentiel de sept à cinq ans et à rapprocher les élections présidentielle et législative. L'idée sous-jacente étant de faire coïncider la légitimité présidentielle et la majorité parlementaire. En clair, sans forcer leurs talents, les hommes politiques avaient l'assurance de tenir notre attention pendant au minimum 1 an. C'est en effet l'intervalle que couvrent les campagnes, les élections et l'état de grâce du président élu. Je pense que les mêmes causes produisent les mêmes effets, à quelques événements près, c'est pourquoi je pense que mécaniquement, 2012 sera au moins aussi politisée que 2007.

Intéressons-nous à la distribution : Grâce à Nicolas Sarkozy la droite est décomplexée, aujourd'hui être de droite n'est plus un tabou ni un gros mot mais est pleinement assumé par ceux qui le sont. C'est une bonne nouvelle, car on se rapproche du mythe de l'électeur moderne, l'individu lucide vis-à-vis de ses aspirations, débarrassé au maximum des artifices et des pressions extérieures, votant « en son âme et conscience ». En revanche ce que je trouve moins réjouissant c'est que cette saine affirmation, ait eu des dommages collatéraux :

  • J'ai l'impression à entendre et à lire certains, que la gauche de gouvernement (e.g. le Parti Socialiste, le Mouvement Républicain et Citoyen, le Parti Radical de Gauche …) est à son tour complexée. En décoinçant la droite, Nicolas Sarkozy a fait grandir dans l'esprit de la gauche de gouvernement l'idée selon laquelle, pour se rénover, elle devrait se « droitiser ». Ceci pour coller aux attentes des français et quitte à se couper de son aile la plus à gauche. C'est très habile politiquement mais c'est absurde comme idée, pour deux raisons. Premièrement le résultat de la dernière élection présidentielle montre qu'il y a globalement autant de personnes à gauche qu'à droite et qu'en réalité Nicolas Sarkozy a battu Ségolène Royal parce qu'il était meilleur qu'elle (ou plus affûté diront certains). Ensuite et enfin, pour se rénover l'Union pour un Mouvement Populaire a fait exactement l'inverse de ce qui est suggéré à la gauche. En proposant un discours ferme et sécuritaire à propos de l'immigration, l'UMP a attiré une partie des électeurs du Front National sans se couper de ses électeurs traditionnels. Le PS devrait pouvoir faire le même grand écart mais à gauche et sans difficulté. Avis aux socialistes qui me lisent.
  • J'ai lu le programme du candidat Nicolas Sarkozy et j'y ai trouvé de nombreuses bonnes idées. En revanche je suis plus réservé sur l'exécution dudit programme. Je m'explique : je n'ai rien contre la communication gouvernementale et je trouve hyper creux le qualificatif « hyper-président ». Simplement, j'ai remarqué que la dernière élection présidentielle avait générée beaucoup d'attentes et qu'une partie d'entre elles se muaient progressivement en déceptions faute de résultats à la hauteur des espérances. Dixit les enquêtes d'opinion. De plus, pour reprendre l'analogie avec le cinéma ci-dessus, en général le fait que l'acteur principal d'un film soit contraint d'apparaître souvent à l'écran, est le signe d'une faiblesse dans le scénario. Avis aux UMP qui me lisent.

Pour finir, si 2007 a été une année politique, 2008 sera à priori sociale avec un agenda social très chargé. Pêle-mêle : la modernisation du marché du travail, la reforme de la formation professionnelle, l'individualisation du temps de travail, les modalités des allégements des charges patronales, la représentativité des organisations syndicales, la reforme du régime général des retraites, sont au programme. A suivre.

Ecologie

Le bilan écologique de 2007 m'apparaît assez contrasté. En première lecture, il est plausible que 2007 marque un tournant dans la prise en compte des revendications écologiques dans les politiques économiques et dans les débats sur l'avenir de la planète. Pour preuve en janvier, le Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (e.g. le GIEC, traduction en français de l'anglais Intergovernmental Panel on Climate Change, IPCC) lançait à Paris un avertissement sur l'ampleur du changement climatique et les dérèglements qu'il suscitera. En décembre, la conférence de Bali sur le réchauffement climatique de l'ONU adoptait à l'arrachée, une feuille de route associant pour la première fois, pays industrialisés et nations en développement à la réduction des émissions polluantes. Plus près de nous, le Grenelle de l'environnement a été un succès salué par tous même si depuis des divergences sont apparues.

En seconde lecture, force est de constater que nous stagnons malheureusement au stade la prise de conscience. Je concède volontiers que la prise de conscience est une étape importante mais devant l'ampleur de la tâche et l'accélération du réchauffement climatique, il me semble raisonnable de réclamer des solutions plus rapidement ? Ce qu'il faut bien comprendre c'est que s'il est en compétition avec d'autres sources d'énergie pour la production d'électricité et de chauffage, le pétrole demeure incontournable pour les transports et vital pour la très prospère industrie pétrochimique. La hausse actuelle du prix du pétrole s'inscrit dans un contexte de raréfaction des réserves mais quand le prix du pétrole flambe, l'exploitation de gisements jadis réputés difficiles, devient rentable. C'est pourquoi quoiqu'ils en disent, les pétroliers ont aussi intérêt à ce que le cours du baril de pétrole reste élevé. Et ils ont encore plus intérêt à ce que nous continuons à consommer ce pétrole cher. D'où pollution automobile exacerbée. Là où une attitude écologiste aurait consister à travailler de concert avec les constructeurs d'automobiles pour rentabiliser des carburants plus renouvelables.

Plus généralement, je note une meilleure appropriation des ressorts écologiques (e.g. les gestes quotidiens qui font du bien à la planète). Côté discours officiels, nous sommes passé de l'archaïsme de l'écologie répressive ou de la négation pur et simple des enjeux, à une écologie plus responsable et incitative. Je pense à l'éco-pastille qui est une progression même si imparfaite. Bilan ? Positif mais peut mieux faire.

Economie

De mon point de vue, l'évènement économique majeur en 2007 a été la crise du subprime. Je m'accorde quelques lignes pour expliquer de quoi il s'agit. Aux Etats-Unis comme en France, l'acceptation d'une demande de crédit repose sur deux éléments : la solvabilité de l'emprunteur et la valeur de la garantie. Cette dernière pouvant être le logement acheté, dans le cas d'un prêt avec hypothèque par exemple. Aux Etats-Unis la valeur d'un bien immobilier est estimé par un expert et la fiabilité de l'emprunteur est noté par une société. Le marché prime est ouvert aux personnes bien notées. Le subprime accueille les candidats rejetés du prime. Les clients d'un crédit subprime payent leurs emprunts plus chers de 2 à 3 % et généralement avec un taux variable. Pour limiter les risques d'inflation, la réserve fédérale américaine, l'équivalent de notre Banque Centrale Européenne (BCE) a augmenté plusieurs fois son taux directeur en 2006 et en 2007. C'est-à-dire que les banques américaines lui achetaient l'argent nécessaire aux crédits, plus cher. Ces dernières ont naturellement répercutées ces hausses de taux sur les crédits à taux variables, rendant des emprunteurs à la limite de la solvabilité, insolvables. Parallèlement à cela, la demande de biens immobiliers s'est asséchée ce qui fait que les biens hypothécaires ont perdu de la valeur rendant la possibilité de remboursement par revente du bien immobilier, hypothétique. C'est la crise du subprime.

Comme vous l'avez compris, la crise du subprime est principalement une crise de liquidité et de confiance entre acteurs de la spéculation. C'est pourquoi les banques centrales Américaine, Européenne, Anglaise, Chinoise … se sont coordonnées pour re-injecter de la liquidité dans les circuits et parfois corriger les taux directeurs. Même si la France a été relativement épargnée par cette crise il est intéressant de noter que la France participe à une économie mondialisée. C'est ainsi qu'une crise qui affecte un gros consommateur de ressources externes comme les Etats-Unis a inévitablement des répercussions sur un producteur comme la France et notamment sur sa croissance.

Terminons par un peu de social dans ce monde d'économie. Plus près de nous, 2007 induit une inflexion dans la vision collective que nous avions du travail. En effet, en reportant les négociations sur les régimes spéciaux au niveau des entreprises concernées et en plaçant la négociation sur les 35H ainsi que les heures supplémentaires entre le chef d'entreprise et son employé, le gouvernement a individualisé les traitements et les parcours. A ce stade, je pense qu'il est trop tôt pour se prononcer sur le résultat de ces mesures. En effet, il ne vous aura pas échappé qu'en tant que salarié vous êtes plus fort face à l'employeur lorsque vous négociez en groupe mais d'un autre côté, l'échec du communisme a démontré qu'il était impossible d'être tous riches en même temps. A suivre en 2008.

Informatique

De l'actualité informatique cette année, j'ai retenu deux événements :

Les sorties de Windows Vista et Mac OS X 10.5 (Leopard). Je précise que Windows Vista a été officiellement proposé aux entreprises dès le 30 novembre 2006, j'en parle dans le bilan 2007 parce que la version grand public, donc celle qui me concerne, date de janvier 2007. De son côté Apple commercialise Mac OS X 10.5 depuis le 26 Octobre 2007. J'ai la chance d'utiliser les deux, car je suis un vieil utilisateur de PC et je dispose d'un MacBook Pro sous Léopard. De mon point de vue ces deux systèmes d'exploitation proposent l'expérience utilisateur la plus aboutie chacun dans sa famille. Si je devais les comparer, je dois reconnaître que Leopard regorge de petits détails et de gadgets qui simplifient la vie et procurent un sentiment de finition bien supérieur à celui de Windows Vista.

Le redéploiement de la taxe pour la copie privée. J'en parle plus longuement dans ce billet et je ne me répèterai pas. Je me borne à constater que si cette taxe est appliquée dans de nombreux pays sous des formes diverses, elle est située à un taux particulièrement élevé en France. De là à penser que c'est en France que les pirates sont les plus virulents ou que les artistes français sont les meilleurs au monde, il n'y a qu'un pas que je pense la commission d'Albis a franchie. Dans tous les cas, Le Syndicat des industries de matériels audiovisuels électroniques (Simavelec) et le webmarchand Rueducommerce ont saisi le Conseil d'État pour faire annuler la redevance pour copie privée appliquée depuis le 1er octobre sur les clés USB, cartes mémoire et disques durs externes. A suivre en 2008.

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