2007 : une année riche en élections !
J'ai initié avec des amis il y a quelques mois l'association trustonme. Pour nous l'élection du bureau ce sera en février 2007. En la créant nous nous sommes fixé comme objectif d'oeuvrer différemment et peut-être plus efficacement pour la promotion des logiciels libres. Je vous donne le lien vers la nouvelle du secrétaire général dans laquelle il lance officiellement l'association trustonme et en parle bien mieux que moi. Je pense que d'une certaine façon Trustonme demeurera mon bébé (qui a 4 ans maintenant). Mais en me lançant dans cette nouvelle aventure, je souhaitais légaliser le fait qu'il est aussi le bébé de tous les linuxiens. Le fait de passer la main sur ce point devrait m'accorder du temps et ce sera à moi d'en faire le meilleur usage. Allez ! J'arrête là ces digressions et j'en viens au sujet du billet : l'élection présidentielle de 2007.
C'est le problème des années électorales, les préparatifs sont suivis par les présélections qui cèdent elles-mêmes l'espace aux élections. Pendant toute cette période, les ego gonflent, les affrontements se multiplient et les hommes et femmes politiques sont trop soucieux des balles qu'ils s'échangent pour accorder de l'intérêt aux préoccupations de leurs électeurs. Dans ce brouhaha préélectorales, le gouvernement a tenu son rang, remercions pour cela les Daltons : Jo et Averell qui ont véhiculés une image affligeante de la France pendant l'été au sujet de la désormais célèbre " affaire Clearstream ". Ne leur déplaise, depuis déjà deux semaines, c'est Ségolène-neige et les 2 éléphants qui captivent les projecteurs médiatiques. Les débuts furent laborieux mais ça y est, avant-hier nous avons eu droit à un vrai débat même si tout n'était pas irréprochable. En effet :
- La mise en scène était impeccable : l'élément perturbateur, Ségolène Royal, était au centre bien encadré par ses contradicteurs, Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn.
- Les thèmes étaient judicieux : nous avons pu entendre les opinions de chacun sur les sujets sensibles et glissants que sont la famille, l'école, l'immigration et les banlieues.
- Les propos étaient impétueux : les candidats se sont apostrophés et on a même eu droit à quelques éclats de voix.
Comme je le pressentais, Dominique Strauss-Kahn est assurément le plus à l'aise dans cet exercice. Son côté « je suis le prof et je vous explique comment faire » séduit une part toujours minoritaire mais croissante de l'électorat. J'avoue que la prestation de Ségolène Royal m'a surprise à défaut de m'emballer. Elle a su résister et rétorquer avec aplomb au feu nourri de ses adversaires. C'est elle qui suscite, focalise et distribue le débat. Laurent Fabius est resté fidèle à sa ligne, rejeter sans proposer d'alternative vraiment innovante.
A ce stade, je tire deux enseignements : Premièrement, Ségolène Royale, n'est pas socialiste, en tout cas pas au sens PS du terme. Sur plusieurs points, elle s'est montrée particulièrement orthogonale au projet socialiste, pour oser prétendre l'inverse. Sa bonne forme dans les sondages n'est clairement pas étrangère à cela et elle aurait tort de changer de cap. Ensuite, contrairement aux sondages je ne suis pas convaincu que ce soit à Dominique Strauss-Kahn que profite le plus ces débats. Contrairement à la presse, je doute que ce soit Ségolène Royale la lauréate in fine de ses joutes verbales. Pour moi le gagnant en définitif c'est l'adversaire du PS au second tour. En effet, ces débats télévisés fourmillent d'indications sur les forces et les faiblesses des candidats et de leurs programmes respectifs. Le futur adversaire du PS n'a plus qu'à les collecter et à affûter ses armes en conséquence.