Le problème c'est les étrangers
J'ai un peu l'impression d'assister à une surenchère quand je lis les dernières prises de positions à droite à propos de l'immigration. Nicolas Sarkozy a annoncé, dans une interview accordée au Journal du Dimanche, le contenu de son avant-projet de loi sur l'immigration. Pour faire court, cet avant-projet privilégie une immigration « choisie » et non « subie » : des facilités d'accès pour les personnes les plus qualifiées, mais un durcissement des conditions d'entrée et de séjour pour les plus modestes. Le ministre de l'intérieur prévoit également de lutter contre les mariages mixtes en créant plus de contraintes pour les conjoints qui souhaitent avoir la même nationalité que leur compagnon. Ce matin, Dominique de Villepin se positionne comme le moteur de ce « projet moderne d'immigration » et réduit la participation de son ministre à de la coordination. Dans la foulée, le FN annonce que ce texte est encore trop gentil et réclame une politique « d'immigration zéro ».
A un peu plus d'un an de l'élection présidentielle les enjeux sont simples : le FN est parvenu au second tour de l'élection présidentielle en 2002 en surfant sur la peur de l'étranger. Cette vague n'étant pas retombée depuis, c'est le plus habile des trois qui l'emportera. Désolé de briser la chaîne mais moi ça ne me plaît pas. Piocher ainsi dans les thèses jusqu'ici défendues par l'extrême droite, c'est reconnaître qu'elle avait raison. C'est décomplexer tous les racistes et les facistes. Et c'est surtout présenter la France comme un pays xénophobe, je me souviens des gros titres de la presse étrangère pendant la crise des banlieues. Non, je pense que le gouvernement se trompe, les gens veulent du travail, du pouvoir d'achat et un toit. Je suis convaincu que la meilleure réponse aux extrémistes serait de satisfaire ces besoins. C'est évidemment plus courageux donc plus difficile.