Une taxe sur les billets d'avion
La conférence sur les « financements innovants du développement » se tient actuellement à Paris. Au cours de cette conférence, onze pays : la France, le Brésil, la Grande-Bretagne, le Chili, la Norvège, l'Algérie, le Congo, le Luxembourg, Chypre, Madagascar et le Nicaragua militent pour une taxe sur les billets d'avion destinée à aider les pays pauvres à lutter contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Le principe de la taxe tel qu'il sera appliqué en France, à partir de juillet 2006, est le suivant :
- 1 euro pour les vols intra-européens en classe économique
- 10 euros pour les vols intra-européens en classes business
- 4 euros pour les vols extra-européens en classe économique
- 40 euros pour les vols extra-européens en classe business
Ce mécanisme appliqué en France permettrait de récolter 200 millions d'euros par an. Cette taxe tombe à pic quand on pense aux dégâts consécutifs à ces maladies dans le sud et au fonctionnement de l'industrie pharmaceutique. Je le dis avec d'autant plus de sincérité que je suis directement concerné par cette taxe. En effet, je voyage assez souvent et la quasi-totalité des vols que je prends sont à destination de pays extra-européens. Quelques motifs de déception cependant :
Une fois de plus c'est la consommation qui est taxée alors qu'on devrait également taxer l'accumulation de richesses et les mouvements boursiers comme le propose la « taxe Tobin ». Ensuite, cette taxe donne vie aux discours sur la solidarité des pays riches vis-à-vis des pays plus pauvres. C'est pourquoi je ne comprends pas les réactions timorées des Etats-Unis, du Canada et de l'Allemagne. Enfin, pour moi, ici le symbole est aussi important que les sommes collectées. Je suis persuadé qu'une taxe sur la vente des armes ou à vocation environnementale serait encore plus rentable et enverrait un message encore plus fort.
1 commentaire
Uraeus a dit:
Je trouve cette taxe débile. Je connais bien l'industrie de l'aérien, étant moi-même contrôleur aérien. Les compagnies, surtout américaines, accumulent les pertes. Il suffit de regarder combien sont passées sous la protection du Chapitre 11 (équivalent d'une mise en faillite) pour s'en convaincre. Le montant de la taxe est certes minime, mais ça s'ajoute aux nombreuses redevances d'état (pour me payer à moi, entre autres) qui plombent le prix des billets. Cette taxe ne peut que faire du mal au transport aérien, qui emploie pourtant de nombreuses personnes directement ou indirectement dans les pays défavorisés, participant ainis déjà au développement de ces pays.
Il y a effectivement des industries qui se font des bénéfices énormes sur le dos des pauvres qui sont à mon goût une cible bien plus efficace pour une taxe dite "innovante".